La coque rouillée de ce navire gémissait sous le fouet de l’écume. Elle semblait se mouvoir devant mes yeux comme dans une dance pour m’attirer sur son pont. À l’avant comme deux yeux deux écoutilles faisaient face au large. De longues trainés de rouille semblables au sillages tracés par des larmes, étaient brûlures au sommet de la proue.
La Poupe, elle, dévorée par l’érosion ne se laissait que le nom du chalutier comme ornement parmi les innombrables coquillages parasites qui s’agrippaient à son flanc.
Les lames taillées en rouleau, malgré la digue à l’entrée du port, se brisaient contre les parois de bitume du quai.
Et en se retirant les vagues faisaient des quelques bouées éparses d’un ponton, le joug indolent de ses flots.
L’eau étaient entre ardoise et vermeille, turquoise sous le faisceau des lampadaires. Et sa sidérante monotonie qui se perdait au large, la rendait magnifique et…Immortelle.
Si ce tel courant qui se pressait dans le port venait se faire percuter par un navire